lundi 27 mai 2019

Miyajima et Hiroshima 24 avril 2019

Au menu ce matin : pluie, pluie, pluie! Armés de nos parapluies, nous montons sur les hauts de la ville, au très surprenant sanctuaire bouddhique Daisho-in. Situé au pied du Mont Misen dans une végétation luxuriante, il fut fondé par la secte Shingon - un courant bouddhiste ésotérique - et présente un grand nombre de trésors, notamment des moulins à prières, mandalas et des multitudes de statues.



Même sous des trombes d'eau, l'endroit est fabuleux. Avec un avantage appréciable : il n'y a presque personne!








On passe d'un site à l'autre en remontant des rangées d'escaliers au milieu d'icônes bouddhiques ou de personnages en pierre affichant les expressions les plus variées. Tout au fond, une grotte éclairée par des centaines de lanternes contient les principales icônes, ainsi que du sable des 88 temples du très réputé chemin de pèlerinage de Shikoku. On dit que se recueillir dans la grotte revient à avoir réalisé ce pèlerinage en entier!





Après cette belle visite et un dernier passage face au célèbre torii, il est l'heure de reprendre le ferry pour rejoindre la côte, puis Hiroshima. Malgré un peu de fatigue et un temps très maussade, nous découvrons le tristement célèbre dôme de la bombe A, un des seuls bâtiments ayant résisté à l'attaque atomique du 6 août 1945 et devenu symbole mondial depuis. A quelques pas, de nombreux monuments dressés dans un joli parc composent le Mémorial de la Paix, en souvenir des enfants ou des victimes coréennes notamment. Au milieu du parc, le Bassin de la Paix et son cénatophane, arche de granit sous laquelle reposent des rouleaux contenant tous les noms connus des victimes de la bombe. Enfin, de l'autre côté du Bassin brûle la Flamme de la paix (allumée avec la flamme se trouvant au sommet du Mont Misen), qui ne s'éteindra que lorsqu'il n'y aura plus aucune arme nucléaire sur la planète...







En regardant à travers le cénatophane, on peut voir, parfaitement alignés, la Flamme et le Dôme de la bombe A. Cette ligne imaginaire se prolonge de l'autre côté vers le musée du Mémorial de la paix (hélas fermé aujourd'hui pour cause de travaux). Cette visite émouvante rappelle l'indispensable travail de mémoire effectué ici, avec l'idée de ne jamais voir une telle tragédie se répéter.



Mais si la ville a subi l'une des pires catastrophes du 20ème siècle, elle a su se relever et devenir une cité vivante et accueillante, qui mérite largement que l'on s'y arrête !

Miyajima et Mont Misen 23 avril 2019

A Miyajima, lorsque l'on quitte son hôtel pour aller se balader, faire un détour par le Torii est un passage obligé. Mais aujourd'hui, nous avons aussi un autre but de promenade...



Comme on l'a quelquefois lu dans des dépliants touristiques, nul ne peut parler de Miyajima s'il n'est pas monté sur le Mont Misen, montagne sacrée et point culminant de l'île, à 535m. Le temps devant rester clément pendant la journée (tout en passant lentement du grand beau à un ciel gris), nous décidons de tenter l'ascension. Sur les trois sentiers possibles, nous choisissons celui qui est considéré comme le plus difficile (et le plus long), ce qui assure de ne pas croiser trop de monde et de profiter du calme de la forêt primitive recouvrant la montagne.







Et en effet, mis à part quelques daims rencontrés en début de randonnée, nous ne croiserons personne jusqu'au moment où le sentier rejoint les deux autres, peu avant l'arrivée. La montée se fait donc doucement dans la forêt, la plupart du temps sur des escaliers aux marches pas toujours régulières. En chemin, quelques statuettes se camouflent sous de gros rochers.






Après environ 2h de montée, nous atteignons une zone où se regroupent plusieurs sanctuaires liés au grand maître Kobo Daishi, importante et populaire figure de l'histoire japonaise et fondateur d'une école bouddhique au début du IXème siècle, et qui vécut sur le Mont Misen. Parmi eux, le petit bâtiment abritant la flamme que le maître a allumée voici presque 1200 ans et qui n'a paraît-il jamais cesser de brûler depuis.



Une deuxième grimpette au milieu d'amusantes petites statues coiffées de leurs bonnets de laine, voire même de lunettes de soleil, et nous voici au sommet où, depuis un observatoire en bois, la vue embrasse toute la baie d'Hiroshima et les multitudes d'îles qui entourent Miyajima. Le ciel qui s'est couvert pendant notre ascension ne permet pas de voir, au large, la grande île de Shikoku.




Le retour est plus facile : 20 minutes de marche jusqu'à la station supérieure du téléphérique, et le reste par les airs en quelques minutes seulement! Bien pratique, d'autant qu'après notre retour en ville, la pluie se met à tomber. Mais cela n'empêche pas de déambuler dans les rues au milieu des très nombreuses boutiques vendant pâtisseries (la spécialité locale : les momiji-manju, petits gâteaux fourrés en forme de feuille d'érable), huîtres sous toutes leurs formes (frites, en brochettes, etc.) ou souvenirs de toutes sortes.





Le soir, après un bon bain chaud et alors que la pluie redouble d'intensité, un copieux repas nous est servi dans une salle typiquement japonaise, tatamis et sièges bas. Délicieux!



dimanche 5 mai 2019

Himeji et Miyajima 22 avril 2019

Départ de Kyoto en direction de la région d'Hiroshima. Sur le trajet, une halte incontournable : la ville d'Himeji et son somptueux château, le Himeji-jo, composé d'un donjon principal et de tours plus petites, ainsi que d'un mur défensif percé de meurtrières de différentes formes, en fonction des armes utilisées (arcs ou armes à feu).


Construit en 1580 et classé au patrimoine de l'Unesco, ce magnifique édifice à la blancheur immaculée (d'ailleurs surnommé Château du Héron Blanc) domine la plaine environnante depuis le sommet d'une petite colline. Il est l'un des rares châteaux japonais à avoir survécu dans son état d'origine (la plupart des autres étant des reconstructions); il a même miraculeusement échappé aux bombardements de la Seconde guerre mondiale, qui ont pourtant totalement détruit la ville d'Himeji!



Restauré entre 2009 et 2015 et notamment recouvert d'un enduit blanc préparé selon une méthode traditionnelle et qui le protège du vent, de la pluie, de la neige et des incendies, le château est plus beau que jamais. La visite du donjon et ses 7 étages (dont un en sous-sol) révèle une structure en bois impressionnante, avec deux immenses piliers allant des soubassements jusqu'au 4ème étage, ainsi que toute une série de systèmes défensifs ingénieux. Et vu de l'extérieur, le site est grandiose sous un soleil éclatant.

Un trajet en train rapide plus tard, et nous voilà déjà à Hiroshima, où nous ne nous arrêtons que pour embarquer dans un train local qui nous emmène, en 30 minutes, au port de Miyjimaguchi, d'où part le ferry pour la petite île de Miyajima, l'un des plus beaux sites du Japon, avec son emblématique O-Torii, grand portail vermillon posé dans la baie, en face du beau sanctuaire d'Itsukushima, datant du VIème siècle.


Nous arrivons au moment de la marée basse, il est donc possible de marcher sur la plage jusqu'au torii, tandis que le sanctuaire, construit comme une jetée, devra attendre que la mer remonte pour retrouver son aspect flottant. Il y a évidemment beaucoup de monde sur la promenade en bordure de mer, surtout au moment du coucher du soleil, mais ensuite les touristes venus à la journée reprennent le ferry et l'île redevient plus tranquille. Comme à Nara, il y a ici de nombreux cervidés qui se baladent tranquillement et essaient de se faire offrir des friandises par quiconque croise leur chemin.





Après un festin de spécialités locales (anguilles de mer grillée sur du riz et huîtres sous toutes leurs formes), nous revenons de nuit sur la promenade illuminée de lanternes en pierre, pour nous apercevoir que le grand portique semble désormais flotter sur l'eau grâce au retour de la marée. Et pour bien finir la journée, impossible de passer à côté d'un bon bain chaud, notre hôtel étant équipé de son propre onsen!